Des pratiques de communication mal interprétées ou mal mises en œuvre peuvent entraîner des effets contre-productifs, impactant la sincérité et la qualité des échanges...
3/11/2024
En cette Journée Mondiale de la Gentillesse, et vu mon petit esprit de contradiction, j’ai eu envie d’aborder les pièges de la gentillesse en matière de communication… 😅
En effet, si la « bonne communication » - c'est-à-dire s'efforcer de rendre nos interactions plus fluides, agréables et empathiques - est essentielle pour créer un environnement de travail positif, il existe aussi des dérives. Voyons lesquelles.
Certaines études ont démontré que des interactions constamment positives (« positivité toxique »), la communication peut perdre en authenticité. Les comportements consistant à survaloriser les aspects positifs ou à masquer les difficultés ne font en effet que dissimuler les vrais enjeux, notamment dans les relations professionnelles où la transparence est clé. Ainsi, l’optimisme constant peut, paradoxalement, affaiblir la confiance au sein d’une équipe, car il pousse parfois à éviter les conversations difficiles nécessaires pour avancer.
💡L’authenticité et l’ouverture sont les vraies clés d’une communication réussie.
Des études en psychologie sociale, notamment celles de l’Université de Stanford, montrent que la communication visant à éviter tout conflit ou toute tension peut être contre-productive. Si une équipe évite systématiquement le désaccord pour préserver la paix apparente, elle risque de ne pas exprimer de réels besoins ou inquiétudes. Or, ce sont souvent les différences de point de vue et les débats qui nourrissent l’innovation et les solutions de qualité.
💡Bien communiquer ne signifie pas éviter tout conflit, mais plutôt savoir l’aborder de manière constructive.
L’écoute active est un pilier de la communication bienveillante, mais cette pratique peut devenir superficielle si elle est utilisée uniquement pour montrer une image de soi empathique et agréable, comme l'ont montré des recherches de l’Université de Californie à Berkeley. L’écoute active performative, souvent marquée par des signes d’approbation ou des acquiescements automatiques, manque de profondeur. Résultat : la personne en face se sent en apparence écoutée, mais l’échange ne mène pas à une compréhension véritable.
💡Pour une écoute active efficace, il est essentiel de poser des questions sincères et de manifester un intérêt réel, au-delà des simples formules de courtoisie.
La gentillesse, bien qu’essentielle, peut aussi se transformer en un piège, surtout si elle conduit à dire « oui» à tout. Des recherches du MIT sur la dynamique organisationnelle soulignent que le « people pleasing » – la tendance à toujours plaire aux autres – est contre-productif en entreprise. À force d’accepter toutes les demandes et de ne jamais refuser pour éviter de déplaire, on risque l’épuisement personnel, mais aussi une perte de crédibilité.
💡La gentillesse authentique inclut la capacité à fixer des limites et à dire non lorsque cela est nécessaire pour le bien de l’équipe et de soi-même.
D’après des études de l’Université de Cambridge sur le bien-être émotionnel en entreprise, dans certains contextes, la pression à adopter une communication positive peut devenir une forme de « toxicité douce ». Cette pression pousse les individus à adopter des comportements gentils ou souriants, même dans des situations de désaccord ou de tension, ce qui peut entraîner un sentiment d’aliénation. Les salariés peuvent alors se sentir obligés de masquer leurs émotions, ce qui, à terme, est préjudiciable à leur bien-être.
💡Bien communiquer, ce n’est pas masquer ses émotions, c’est savoir les accueillir, les reconnaître et les verbaliser de façon assertive.
Pour éviter ces dérives, il est essentiel de s’appuyer sur une communication équilibrée, fondée sur la transparence et l’authenticité. Quelques bonnes pratiques à cultiver :
Au final, cette Journée Mondiale de la Gentillesse est une belle opportunité pour réfléchir aux nuances d’une bonne communication. Car être bienveillant.e au travail ne signifie pas éviter tout conflit ni adopter une gentillesse forcée, mais bien valoriser des échanges authentiques et constructifs, qui contribuent réellement à l’épanouissement de chacun.e.
Et vous, quels sont les pièges de la « bonne » communication que vous essayez d'éviter ?