Manager les Générations X, Y, Z : Et si on parlait simplement de manager des personnes ?

Plutôt que de manager selon les générations, le véritable défi des managers est selon moi de reconnaître et de valoriser l’unicité de chaque personne...

30/10/2024

Les articles sur le management en fonction des générations se multiplient (comme ici ou ), chacun présentant des stratégies spécifiques pour manager les générations X, Y, Z, et même les plus jeunes du groupe Alpha.

Selon ces articles, les générations auraient des traits distincts : les baby-boomers privilégieraient la stabilité, la génération X chercherait l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, tandis que les millenials (génération Y) valoriseraient le sens et la flexibilité. Quant à la génération Z, elle serait née avec un smartphone dans la main et rechercherait avant tout l'authenticité.

Ces tendances générationnelles ont de quoi séduire, et il est tentant pour les entreprises comme pour les managers de se baser sur elles pour orienter leurs pratiques managériales. C'est même rassurant pour un manager de se dire : « Ah ! Génération Machin, j’ai tel outil dans ma boîte, c’est bon, je sais comment l'accompagner ! » 🎯

L'approche générationnelle : une simplification excessive

Toutefois, si l'idée de catégoriser les salarié.e.s par tranches d'âge semble séduisante, elle ne prend pas suffisamment en compte la réalité des individus. Les personnes ne se résument pas à la génération à laquelle elles appartiennent. Elles sont bien plus complexes et uniques, avec des parcours de vie, des valeurs, des aspirations et des défis propres.

Certes, il existe des différences entre les générations, souvent façonnées par les contextes socio-économiques, culturels et technologiques dans lesquels elles ont grandi. Ces tendances peuvent fournir des repères intéressants, mais les utiliser comme des règles absolues pour manager revient à enfermer les individus dans des stéréotypes. Les attentes professionnelles et les aspirations ne dépendent pas seulement de l'âge. Par exemple, un salarié de la génération Y peut rechercher la sécurité financière tout comme un baby-boomer peut vouloir plus de flexibilité en fin de carrière.

De plus, les recherches montrent que l’impact des différences générationnelles sur le milieu de travail est largement surévalué. Les facteurs comme la personnalité, les compétences, l’expérience et le contexte de travail influencent davantage la performance et la satisfaction au travail que l’appartenance générationnelle.

Ainsi, manager uniquement en fonction de ces étiquettes générationnelles risque de passer à côté de l’essentiel : la singularité de chaque individu.

Un management centré sur les personnes : une approche plus pertinente

Plutôt que de s’attacher à ces classifications générationnelles, il est plus pertinent de développer une approche managériale qui considère les salariés dans toute leur individualité. Chaque personne amène avec elle son histoire, ses forces, ses valeurs et ses besoins spécifiques. Cela implique de connaître les membres de son équipe, de comprendre ce qui les motive et de s'adapter en conséquence.

Par exemple :

  1. L'écoute et l'adaptation : Au lieu de supposer ce que souhaite un.e salarié.e en fonction de son âge, il est préférable de lui poser directement la question. Écouter ses aspirations, ses idées et ses préoccupations permet de personnaliser le management, de renforcer la confiance et de favoriser l'engagement.
  2. La reconnaissance de l'individualité : Plutôt que d'appliquer une stratégie unique pour tous, un manager doit être capable de reconnaître les besoins spécifiques de chacun, que ce soit en matière de formation, de flexibilité, ou de reconnaissance.
  3. Le développement des soft skills : Les compétences comportementales, telles que l'écoute active, l'intelligence émotionnelle, l'empathie et l'adaptabilité sont essentielles pour accompagner les individus dans leur épanouissement au travail. Ces compétences permettent d'adapter le management aux particularités de chaque personne, indépendamment de sa génération.

Le rôle des managers : être des accompagnateurs, pas des « stéréotypistes »

En fin de compte, les managers ne sont pas là pour gérer des générations mais pour accompagner des personnes dans leur développement professionnel. Cela suppose d'aller au-delà des articles de presse qui catégorisent les salariés en générations et de se concentrer sur l’accompagnement de chaque individu, avec toute sa richesse et sa complexité.

Il s’agit de faire preuve de curiosité, d’ouverture d’esprit, et surtout d’une volonté de créer un environnement de travail où chacun peut exprimer ses talents et s’épanouir. Un management centré sur les personnes, et non sur les générations, est un management qui mise sur le potentiel humain dans toute sa diversité.

En fin de compte, il n'y a pas de méthode unique pour manager les générations, mais plutôt une multitude d'approches pour manager les personnes, et c'est là que se trouve le véritable enjeu (et, j'ose, le véritable plaisir) du management aujourd'hui.

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